Depuis l’instauration de la flat tax en 2018, les investisseurs et épargnants doivent choisir entre le prélèvement forfaitaire unique (PFU) et le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Cette décision est cruciale, car elle peut avoir un impact significatif sur le montant des impôts à payer.
Alors, quelle est la meilleure option en 2025 ? La flat tax à 30% est-elle toujours intéressante ? Le barème progressif peut-il permettre de réduire son imposition ? Tout dépend de votre situation fiscale et de la nature de vos revenus.
🔎 Dans cet article, nous allons détailler les avantages et inconvénients de chaque régime, analyser leur impact selon votre niveau de revenu et vous donner des stratégies d’optimisation fiscale pour faire le meilleur choix.
Comprendre la différence entre la flat tax et le barème progressif
Qu’est-ce que la flat tax (PFU)
La flat tax, aussi appelée prélèvement forfaitaire unique (PFU), est un impôt de 30% qui s’applique sur les revenus du capital, comprenant :
12,8 % d’impôt sur le revenu
17,2 % de prélèvements sociaux
Elle concerne notamment :
Les dividendes
Les intérêts des placements financiers
Les plus-values mobilières (gains en bourse)
📌 Exemple
Si vous percevez 10 000€ de dividendes, avec la flat tax, vous paierez 3 000€ d’impôts et il vous restera 7 000€ nets.
Comment fonctionne le barème progressif
Le barème progressif est celui qui s’applique aux salaires et autres revenus, mais il peut aussi être choisi pour les revenus financiers. L’impôt est alors calculé selon votre tranche marginale d’imposition (TMI) :
0 % : jusqu’à 11 294 euros
11 % : de 11 295 euros à 28 797 euros
30 % : de 28 798 euros à 82 341 euros
41 % : de 82 342 euros à 177 106 euros
45 % : au-delà de 177 106 euros
📌 Exemple
Si vous percevez 10 000€ de dividendes, mais que votre tranche marginale d’imposition est 11%, vous paierez 1 100€ d’impôt sur le revenu, contre 1 280€ avec la flat tax. Le barème progressif est donc plus intéressant dans ce cas.
Avantages et inconvénients de chaque régime fiscal
Flat tax : simplicité et taux fixe de 30%
Avantages
Taux fixe de 30 %, quel que soit le revenu global
Simplicité de déclaration et d’application
Aucune prise en compte des autres revenus
Inconvénients
Pas d’abattements (contrairement au barème progressif)
Désavantageux si votre tranche d’imposition est faible
Barème progressif : exonérations possibles mais complexité accrue
Si vous choisissez le barème progressif, l’imposition des dividendes se déroule ainsi :
Tout d'abord, un abattement de 40 % est appliqué sur le montant des dividendes perçus, ce qui signifie que seulement 60 % de cette somme sera soumis à l’impôt.
Ensuite, ce montant est ajouté à votre revenu global et imposé selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu (IR), avec un taux qui varie entre 0 % et 45 %, en fonction de votre tranche d’imposition.
Enfin, les prélèvements sociaux doivent être réglés sur l’intégralité des dividendes perçus, car l’abattement de 40 % ne s’y applique pas. Ces prélèvements sont calculés sur 100 % du montant du dividende.
Avantages
Bénéficie des abattements de 40% sur les dividendes
Intéressant pour ceux dont la tranche marginale d’imposition est inférieure à 30%
Possibilité de déduire une partie de la CSG
Inconvénients
Processus plus complexe
Peut entraîner une taxation plus élevée pour les hauts revenus
Quelle option choisir selon votre situation
Pour les hauts revenus : la flat tax est-elle toujours avantageuse ?
Si votre tranche marginale d’imposition atteint le haut de la tranche à 30%, ou plus, la flat tax sera presque toujours plus intéressante. En effet, elle permet d’éviter la taxation à 41% ou 45% des revenus financiers.
📌 Exemple
Un investisseur perçoit 100 000 euros de dividendes :
Avec la flat tax, il paiera 30 000 euros d’impôts.
Avec le barème progressif et dans l'hypothèse ou ces dividendes atteindront la tranche des 45%, il paiera 45 000 euros d'impôts.
Pour les petits investisseurs : le barème progressif est-il plus intéressant ?
Si votre revenu imposable est faible (TMI à 0 % ou 11 %), le barème progressif peut être plus intéressant grâce aux abattements et aux réductions possibles.
📌 Exemple
Une personne dont le salaire la place déjà dans la tranche d'imposition à 11% perçoit 8 000€ de dividendes.
Avec le barème progressif, elle bénéficie d’un abattement de 40%, ce qui signifie que seulement 4 800€ sont ajoutés à son revenu imposable.
L'impôt sur ces 4 800€ est donc de 11%, soit 528€, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2%, soit 1 376€.
Résultat : avec le barème progressif, l’imposition réelle est de 1 904€, contre 2 400€ avec la flat tax.
Les erreurs à éviter lorsqu’on choisit entre flat tax et barème progressif
Ne pas anticiper son revenu imposable : Il faut vérifier chaque année si son TMI a évolué.
Oublier les prélèvements sociaux : Peu importe l’option choisie, les 17,2 % de prélèvements sociaux restent obligatoires.
Choisir sans simulation précise : Il est indispensable de faire un calcul comparatif avant d’opter pour une option.
Optimiser sa fiscalité en combinant plusieurs stratégies
L’assurance vie et le PEA : comment réduire son imposition
L’assurance vie permet une exonération d’impôt sur les retraits après 8 ans.
Le PEA offre une fiscalité allégée après 5 ans, avec une exonération d’impôt sur les gains.
Fractionner ses revenus pour éviter une imposition trop élevée
Si vous percevez des dividendes chaque année, vous pouvez les lisser sur plusieurs années pour éviter de franchir une tranche d’imposition supérieure.
📌 Exemple
Plutôt que de percevoir 40 000€ en dividendes en une seule fois, il vaut mieux prendre 20 000€ cette année et 20 000€ l’année suivante pour rester dans une tranche plus basse.
Conclusion
Le choix entre flat tax et barème progressif dépend de votre tranche marginale d’imposition et du type de revenus que vous percevez.
Si votre TMI est inférieur à 30 %, le barème progressif peut être avantageux grâce aux abattements.
Si votre TMI est supérieur à 30 %, la flat tax sera généralement plus intéressante.
Pour optimiser votre fiscalité, il est essentiel de diversifier vos placements et d’utiliser des supports comme l’assurance vie ou le PEA.