Pourquoi chaque associé devrait avoir sa propre holding ?
- rgronangaro
- 30 mai
- 4 min de lecture
Lorsqu’on crée une entreprise à plusieurs, on s’accorde sur une vision, on répartit les rôles, on signe un pacte d’associés. Mais trop souvent, on oublie de penser à un aspect essentiel : comment chacun va pouvoir gérer ses revenus, ses investissements, ses projets personnels. Et là, les ennuis commencent.
Dans une société florissante, tous les associés ne partagent pas nécessairement les mêmes besoins... Certains veulent une rémunération immédiate, d’autres préfèrent réinvestir, d’autres encore ont des contraintes fiscales fortes ou des projets patrimoniaux bien distincts. Vouloir gérer ces enjeux de façon uniforme peut très vite devenir un casse-tête… voire une source de tension durable.
Heureusement, il y a une solution... Que chaque associé détienne sa propre holding !
Les limites d’une gestion collective des revenus ?
Des besoins divergents dès les premiers succès
Dans les premières années d’une entreprise, les fondateurs acceptent souvent de se rémunérer peu ou pas du tout, en attendant que la société atteigne un seuil de rentabilité. Mais une fois les premiers bénéfices au rendez-vous, il faut décider comment se rémunérer. Et c’est là que les divergences apparaissent.
🔎 Prenons un cas très courant : deux associés détenant chacun 50 % de la société.
L’un est jeune, sans enfants, avec peu de charges, mais un fort appétit pour l’investissement immobilier ou les projets entrepreneuriaux annexes.
L’autre est marié, avec des enfants, un emprunt immobilier, et un besoin de revenu immédiat bien plus important.
Si la société décide de distribuer les bénéfices de façon uniforme, on crée une situation d’iniquité. L’associé avec peu de besoins verra une grande partie de sa rémunération partir en impôts et charges, pour de l’argent qu’il n’utilise même pas. De l’autre côté, celui qui a plus de charges peut se sentir lésé si la société décide de trop capitaliser ou de verser des montants trop faibles.
Ces déséquilibres finissent par créer des tensions, de la frustration, et parfois des blocages stratégiques.
Pourquoi une holding personnelle est la clé ?
Une structure intermédiaire qui redonne la main à chacun
La holding personnelle est une société que chaque associé crée et détient à 100 %, généralement sous forme de EURL. Elle va servir d’intermédiaire entre la société d’exploitation et l’associé lui-même.
Le principe est simple :
Les associés apportent leurs titres de la société d’exploitation à leur holding.
Ce sont donc les holdings, et non plus les personnes physiques, qui deviennent associées.
Les dividendes ou flux de rémunération sont versés à la holding.
Ensuite, chacun décide ce qu’il en fait.
Cette structure permet une gestion totalement personnalisée des revenus :
Un associé peut décider de se verser un salaire mensuel adapté à ses besoins.
Un autre peut ne rien percevoir et réinvestir intégralement.
Un troisième peut combiner salaire, dividendes et investissements patrimoniaux, à son rythme.
Tout cela sans imposer ses choix aux autres, et surtout, sans créer d’inégalité dans la société d’exploitation, puisque les flux sont remontés de façon symétrique à chaque holding.
Un levier fiscal puissant
La holding n’est pas qu’un outil de gestion souple, c’est aussi un véritable levier fiscal.
Grâce au régime mère-fille, une société (la holding) qui détient plus de 5 % d’une autre (la société d’exploitation) peut percevoir ses dividendes avec une quasi-exonération d’impôt sur les sociétés. Seule une quote-part de 5 % est réintégrée fiscalement. En pratique, cela signifie une imposition comprise entre 0,75 % et 1,25 %.
Concrètement, cela permet de remonter les bénéfices vers les holdings quasiment sans frottement fiscal, où ils peuvent ensuite être réinvestis, capitalisés ou transformés en rémunération selon les objectifs de chacun.
Cas pratique : 2 associés, deux visions patrimoniales
Louis et Mathilde sont associés à 50/50 dans une SAS qui réalise 500 000 € de bénéfice annuel avant rémunération. Tout va bien, sauf qu’ils n’ont pas les mêmes besoins :
Mathilde est mariée, mère de deux enfants, un crédit immobilier en cours et un rythme de vie soutenu. Elle a besoin d’un revenu mensuel net important : 7 000 € par mois.
Louis, est célibataire, vit simplement et n’a besoin que de 2 500 € par mois. En revanche, il veut investir dans l’immobilier locatif.
S’ils se versent chacun 7 000 € par mois, Louis paiera des charges sociales et de l’impôt pour de l’argent qu’il n’utilise pas. C’est un non-sens.
👉 Ils choisissent donc de structurer intelligemment leur participation :
Ils créent chacun une holding.
Ils y apportent leurs titres de la société d'exploitation.
Ils fixent un budget de rémunération de 120 000 € par an chacun.
Chaque holding perçoit donc 120 000 € de la société d'exploitation (soit 240 000 € au total).
Mathilde décide de se verser la totalité en dividendes, fiscalement plus intéressants que le salaire pour son cas. Louis se verse 2 500 € par mois de salaire via sa holding (30 000 €/an), et utilise les 90 000 € restants comme apport pour investir dans l'immobilier via une SCI détenue par sa holding.
💡 Chacun suit sa stratégie patrimoniale, sans déséquilibrer l’autre.
Les points de vigilance avant de se lancer
Ce type de structuration est efficace, mais nécessite quelques précautions avant d’être mis en place.
Rentabilité réelle de l’entreprise : inutile de monter une holding si la société ne dégage pas suffisamment de bénéfices à redistribuer.
Analyse fiscale personnalisée : chaque associé doit vérifier que l’apport de ses titres n’entraîne pas une taxation immédiate, surtout s’il y a une forte plus-value latente.
Formalisation juridique : les statuts, les conventions d’apport, les mandats de direction et le pacte d’associés doivent être rédigés avec soin.
Vision à long terme : une holding est une structure stable, qui peut aussi servir de véhicule pour transmettre, investir, ou même créer un groupe de sociétés.
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Conclusion : plus de liberté, moins de conflits
Créer une holding personnelle est un moyen d’éviter les tensions, de préserver l’équilibre entre associés, et surtout de redonner à chacun la liberté d’agir selon ses besoins et ses projets.
Dans un monde où l’agilité patrimoniale est essentielle, ce type de structuration offre un cadre puissant, souple, et pérenne.Et avec les bons conseils, elle devient un véritable levier d’enrichissement personnel et collectif.