Plan d’épargne avenir climat (PEAC) : le guide clair pour s’y retrouver
- rgronangaro
- il y a 4 jours
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Le Plan d’épargne avenir climat (PEAC) est un nouveau placement pensé pour les moins de 21 ans, disponible en France depuis le 1er juillet 2024. Il vise un double objectif simple à comprendre : aider les jeunes à se constituer une épargne de moyen et long terme, tout en finançant la transition écologique. Le sujet fait parler car il mêle épargne, écologie et avantages fiscaux, avec des règles précises à connaître avant d’ouvrir. Qui peut y accéder, comment les retraits fonctionnent, quels frais prévoir, que devient l’argent après vos 30 ans ? Ce guide passe en revue les conditions, les versements et la fiscalité, les risques et l’impact climatique, pour vous aider à décider si ce cadre convient à votre situation ou à celle d’un enfant.

PEAC en clair : qui peut l’ouvrir, comment ça marche
Conditions d’éligibilité et calendrier clé
Le Plan d’épargne avenir climat (PEAC) s’adresse aux jeunes de moins de 21 ans résidant en France. Il peut être ouvert au nom d’un mineur par l’un de ses parents ou représentants légaux, ou par le jeune majeur tant qu’il n’a pas encore atteint 21 ans. Une règle importante : on ne peut détenir qu’un seul plan par personne. Le PEAC est disponible depuis le 1 juillet 2024 et reste ouvert jusqu’au 30e anniversaire du titulaire, date à laquelle il est automatiquement clôturé. Il est possible de fixer, dès l’ouverture, une échéance plus tôt que 30 ans, et de la modifier par la suite.
Concrètement, le PEAC est pensé comme un cadre d’investissement de moyen et long terme. Il est distinct des livrets bancaires : il ne s’agit pas d’un compte à taux garanti, mais d’une enveloppe qui héberge des placements financiers. Le fonctionnement est simple à retenir : on alimente le plan en numéraire, l’argent est investi sur des supports liés à la transition écologique, et le plan vit jusqu’à vos 30 ans sauf clôture anticipée. Pour les mineurs, l’autorité parentale pilote le plan jusqu’aux 18 ans de l’enfant ; à la majorité, le titulaire reprend la main. Cette mécanique, couplée à un blocage minimal de 5 ans pour les retraits ordinaires, installe une discipline d’épargne alignée avec des projets à plus long terme.
Ouverture, supports et modes de gestion
On peut ouvrir un Plan d’épargne avenir climat (PEAC) auprès d’une banque, d’une entreprise d’investissement, d’une compagnie d’assurance, d’une mutuelle ou d’une institution de prévoyance. L’ouverture se fait par un contrat écrit avec des informations standardisées : performances historiques quand elles existent, affichées avant et après frais, détail des frais prélevés et des commissions de gestion financière. Le PEAC peut prendre deux formes techniques :
Le compte-titres est un compte qui permet de détenir des valeurs mobilières via un intermédiaire financier, avec un compte espèces associé pour les flux.
Le contrat de capitalisation est un contrat d’épargne géré par un assureur, qui héberge des supports financiers au sein d’une enveloppe assurantielle.
Deux modes de gestion sont généralement proposés. La gestion libre laisse le choix des supports au titulaire (ou à ses représentants légaux jusqu’à 18 ans), avec la possibilité de réaliser des arbitrages. La gestion pilotée automatise l’allocation : elle vise une stratégie à horizon, c’est-à-dire plus dynamique quand l’échéance est lointaine, puis progressivement plus prudente à l’approche des 30 ans. Cette gestion pilotée permet de déléguer les décisions à un professionnel dans un cadre prévisible. Dans tous les cas, l’établissement doit fournir un indicateur de risque clair et un descriptif de l’orientation climatique des supports. Ce niveau d’information facilite la comparaison avant de signer et aide à choisir un cadre conforme à son profil.
Versements, plafond, frais et fiscalité du PEAC
Combien peut-on verser et à quel rythme
Le Plan d’épargne avenir climat (PEAC) se nourrit uniquement de versements en numéraire, c’est-à-dire d’argent déposé depuis un compte courant ou un livret. On ne peut pas y transférer des titres détenus ailleurs. Le plafond cumulé de versements est fixé à 22 950 euros pour toute la durée de vie du plan. Il n’existe ni montant minimal imposé à l’ouverture, ni obligation de versements périodiques, chacun avance à son rythme, dans la limite du plafond. L’épargne est bloquée au moins 5 ans. En pratique, si le plan a été ouvert avant 13 ans, le premier retrait peut intervenir à 18 ans, sinon, il faudra patienter pour respecter ce délai de 5 ans après l’ouverture.
Deux conséquences importantes sont à retenir. D’abord, dès qu’un premier retrait est effectué, il n’est plus possible de verser à nouveau sur le plan, les versements s’arrêtent définitivement. Ensuite, une sortie avant 5 ans n’est permise que dans des cas exceptionnels, notamment l’invalidité du titulaire ou le décès de l’un de ses parents, sous conditions administratives précises. Les retraits peuvent être partiels ou totaux, en cas de retrait total, le plan est clôturé. Quoi qu’il arrive, le PEAC est automatiquement fermé à vos 30 ans, et les sommes sont versées sur un compte au nom du titulaire. Cette mécanique structure la trajectoire d’épargne et protège l’enveloppe des à-coups du court terme.
Frais, performances et cadre fiscal
Les frais du Plan d’épargne avenir climat (PEAC) dépendent de l’établissement et des supports choisis. Ils peuvent inclure des frais sur versements, des frais de gestion annuels, et des frais d’arbitrage en cas de changement d’allocation. Avant la signature, un document récapitulatif doit présenter la performance estimée avant et après frais, ainsi que le détail des commissions. Cette transparence aide à comparer des offres parfois proches en apparence. Côté performances, il n’y a pas de taux garanti : la valeur des placements varie à la hausse comme à la baisse selon les marchés. Le capital n’est donc pas garanti, ce qui distingue le PEAC des livrets réglementés à intérêt fixe.
Le cadre fiscal du PEAC est l’un de ses atouts. Les gains réalisés dans ce plan, lorsqu’ils sont retirés dans les règles, sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Cette exonération s’applique aux plus-values dégagées par les placements logés dans l’enveloppe. L’effet combiné d’un horizon long, d’une fiscalité douce et d’un plafond de versements défini permet de construire une épargne potentiellement plus efficace que des placements imposés chaque année. La condition clé est de respecter les règles du plan, notamment le délai de 5 ans et les modalités de retrait. En gardant ces repères en tête, on comprend mieux l’intérêt de l’enveloppe par rapport à d’autres cadres d’investissement.
Où va l’argent du PEAC, quels risques, quel impact
Univers d’investissement orienté transition écologique
L’épargne investie via le Plan d’épargne avenir climat (PEAC) cible des titres financiers d’entreprises et d’organismes qui financent des projets liés à la transition écologique. Cela recouvre des actions, des obligations, des fonds ou supports indiciels sélectionnés pour leur contribution mesurable à la décarbonation, à l’efficacité énergétique, à la mobilité propre, ou à d’autres thématiques environnementales. Les critères d’éligibilité sont encadrés et doivent être expliqués dans la documentation du plan. L’établissement décrit la stratégie, les objectifs non financiers et les risques associés. Cette orientation thématique ne supprime pas le risque de marché, mais elle donne une direction claire à l’épargne, alignée avec des objectifs climatiques qui s’inscrivent dans la durée.
En gestion pilotée, l’allocation est souvent dite à horizon : elle démarre plus exposée aux actifs dynamiques quand le titulaire est loin de ses 30 ans, puis s’ajuste progressivement vers des supports moins volatils à mesure que l’échéance approche. Ce mécanisme automatise la réduction du risque avec l’âge, sans avoir à arbitrer soi-même. En gestion libre, chacun peut répartir ses versements entre les supports proposés, selon son appétence au risque et le temps restant. Dans tous les cas, une information claire sur les supports, leur objectif climatique et leur niveau de risque est fournie avant et après l’ouverture. Cela permet de suivre l’alignement entre ses convictions, son horizon d’épargne et la construction du plan.
Risque de marché et horizon de placement
Le PEAC ne garantit pas le capital. La valeur de l’épargne fluctue au gré des marchés financiers, avec des périodes de hausse et de baisse. C’est pour cela que l’horizon est essentiel. Un horizon long laisse du temps pour lisser la volatilité et capter la croissance liée aux projets de transition écologique. La règle de blocage d’au moins 5 ans va dans ce sens, en évitant les retraits impulsifs qui enferment une perte. On se situe donc à l’opposé d’un livret garanti : le potentiel de rendement est plus variable, et l’issue dépend des marchés, des frais et des choix de supports. Garder le cap devient une partie de la stratégie.
L’important est d’adapter le plan à sa situation : âge du titulaire, durée jusqu’à 30 ans, tolérance au risque, besoins de liquidités. La gestion pilotée aide ceux qui veulent déléguer l’allocation, tandis que la gestion libre convient à ceux qui souhaitent paramétrer leur risque. Les sorties anticipées étant encadrées, il faut accepter de ne pas mobiliser cette épargne pour des besoins de court terme. À partir de 30 ans, l’enveloppe se ferme automatiquement et les fonds sont transférés sur un compte au nom du titulaire. En gardant une vision long terme et en surveillant les frais, le PEAC peut jouer un rôle structurant dans une stratégie d’épargne plus durable.
Conclusion
Le Plan d’épargne avenir climat (PEAC) apporte un cadre simple : épargner tôt, sur la durée, avec une orientation climat et une fiscalité avantageuse. Les points clés à retenir sont clairs : réservé aux moins de 21 ans, un seul plan par personne, versements en numéraire plafonnés à 22 950 euros, épargne bloquée au moins 5 ans, capital non garanti, et clôture automatique au 30e anniversaire. La gestion peut être libre ou pilotée, avec une information détaillée sur frais et risques. Date utile à garder en tête : le produit est ouvert depuis le 1 juillet 2024, avec des règles confirmées en 2025. Avant d’ouvrir, comparez les frais, l’approche de gestion et l’univers d’investissement pour choisir l’offre la plus adaptée.


