Mariage : le choix du régime matrimonial peut sauver (ou ruiner) votre patrimoine...
- rgronangaro
- 30 mai
- 6 min de lecture
Le mariage est souvent envisagé (uniquement) sous l’angle romantique, comme l’union de deux personnes qui s’aiment et décident de construire un avenir ensemble. Pourtant, cet engagement a aussi une portée juridique et patrimoniale très forte. Ce que beaucoup ignorent, c’est que le choix du régime matrimonial peut avoir un impact colossal sur la manière dont les biens sont détenus, partagés, transmis… et sur ce qui se passe en cas de séparation.
En France, deux couples sur trois ne font aucun choix lors du mariage. Ils laissent l’État décider pour eux, souvent sans même s’en rendre compte. Le régime par défaut s’applique alors automatiquement. Et parfois, ce régime ne correspond ni à leur situation, ni à leurs intentions.
🔎 Cet article a pour but de vous donner une vision claire et concrète des différents régimes matrimoniaux, de leurs implications sur votre patrimoine et de l’importance d’être bien accompagné dans cette décision, souvent négligée… mais essentielle.
Pourquoi le régime matrimonial est un choix stratégique ?
Un cadre juridique qui structure votre vie financière de couple
Lorsque vous formez une entité juridique. Le régime matrimonial est le cadre légal qui va définir la propriété de vos biens, leur gestion, leur partage, ainsi que les droits et devoirs économiques de chacun.
Ce choix va donc influencer :
Qui est propriétaire de quoi ?
Que se passe-t-il si vous achetez un bien à deux ?
Comment les dettes sont-elles réparties ?
Que se passe-t-il en cas de divorce ou de décès ?
En d’autres termes, ce régime définit les règles du jeu financier au sein du couple, aujourd’hui et demain. Il peut protéger ou fragiliser l’un des deux conjoints, selon la situation.
Un oubli fréquent… aux conséquences potentiellement lourdes
Il est frappant de constater que la majorité des couples ne choisissent pas. Soit par ignorance, soit parce qu’ils pensent que ce n’est "pas utile", soit parce qu’ils ne veulent pas parler d’argent avant un moment heureux.
⚠️ Résultat : le régime par défaut s’applique, sans discussion, sans adaptation, sans stratégie.
Mais lorsque les aléas de la vie surviennent (divorce, dettes, décès...), c’est là que l’on réalise à quel point ce non-choix peut coûter cher. Ce qui devait être une histoire d’amour peut se transformer en désastre patrimonial.
Le régime par défaut : la communauté réduite aux acquêts
Ce que dit la loi… si vous ne choisissez rien
En France, si vous vous mariez sans signer de contrat de mariage devant notaire, vous êtes automatiquement placés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts. C’est le régime le plus courant, mais aussi le plus méconnu dans ses effets.
Il repose sur un principe simple : tout ce que les époux acquièrent pendant le mariage est commun, sauf exceptions précises. Autrement dit :
Vos salaires sont communs
Vos investissements, même réalisés avec vos propres revenus, deviennent communs
Les biens achetés ensemble ou individuellement durant le mariage appartiennent aux deux conjoints
💡Seuls les biens détenus avant le mariage, ou reçus par donation ou héritage, restent personnels.
Un régime égalitaire… mais pas toujours juste
Ce régime part d’une bonne intention : établir une égalité entre les époux, quels que soient leurs apports. Mais dans la réalité, il peut générer de profondes injustices.
Prenons le cas d’un conjoint qui gagne significativement plus que l’autre, ou qui possède des biens ou un patrimoine professionnel. S’il investit dans l’immobilier ou développe son entreprise pendant le mariage, la moitié de la valeur créée devient automatiquement commune, même si l’autre n’a pas contribué.
⚠️ En cas de divorce, chaque époux repart avec la moitié de la communauté, sans distinction d’efforts ou de responsabilités.
Étude de cas : quand le manque d’anticipation coûte cher
L’histoire qui pourrait être la votre...
Nathalie et Pierre se sont mariés jeunes, sans se poser de question sur le régime matrimonial. Aucun contrat n’a été signé : ils sont donc sous le régime de la communauté réduite aux acquêts.
Pendant 15 ans, Nathalie a largement contribué au foyer. Elle avait un poste à haute responsabilité, gagnait plus que Pierre, et a financé à 75 % l’achat de leur résidence principale, ainsi qu’un investissement locatif. Pierre, de son côté, gagnait modestement et participait peu aux investissements.
Tout allait bien, jusqu’au jour où Nathalie découvre que Pierre la trompe. Nathalie demande le divorce.
Lors du divorce, Nathalie apprend que tous les biens acquis durant le mariage – y compris ceux qu’elle a payés presque seule – sont considérés comme appartenant à part égale aux deux conjoints. Elle doit donc céder la moitié de la valeur de ces biens à Pierre.
C’est légal. Mais c’est profondément injuste. Et surtout, c’était évitable.
💡 Un simple contrat de mariage en séparation de biens aurait suffi à faire respecter les apports de chacun....
Les autres régimes matrimoniaux : quelles alternatives ?
La séparation de biens : clarté, équité, indépendance
Le régime de la séparation de biens est le plus simple et le plus protecteur lorsque les conjoints souhaitent préserver l’indépendance financière de chacun. Ici, chacun reste propriétaire de ses biens et revenus.
Les achats communs sont faits en indivision, chaque conjoint détient une part en fonction de ce qu’il a réellement investi.
Ce régime est particulièrement adapté dans les cas suivants :
Un écart de revenus ou de patrimoine entre les conjoints
L’un des conjoints est entrepreneur ou exerce une profession à risque
Des enfants issus d’un premier mariage sont à protéger
La participation aux acquêts : un compromis méconnu mais intelligent
Moins connu, ce régime combine la liberté de la séparation de biens et l’équité de la communauté. Pendant le mariage, chacun reste propriétaire de ses biens (comme sous la séparation de biens). Mais en cas de divorce, un calcul est effectué pour rééquilibrer les enrichissements.
Celui qui s’est le plus enrichi verse une "créance de participation" à l’autre. C’est une façon de protéger un conjoint qui aurait sacrifié sa carrière pour s'occuper des enfants par exemple.
Des régimes sur mesure avec des clauses adaptées
Il est aussi possible d’intégrer des clauses personnalisées dans un contrat de mariage :
Clause de préciput pour avantager le conjoint survivant
Clause d’exclusion pour protéger certains biens
Clause de reprise d’apport pour retrouver ses billes en cas de séparation
📌 Avec un notaire, vous pouvez créer un régime sur mesure, parfaitement adapté à vos objectifs patrimoniaux.
Comment changer son régime matrimonial ?
Pas de contrat ? Pas trop tard !
Bonne nouvelle : même après le mariage, il est possible de changer de régime matrimonial. Depuis une réforme en 2006, la procédure a été simplifiée.
Après deux ans de mariage, vous pouvez signer un contrat devant notaire pour passer, par exemple, de la communauté à la séparation de biens. Il faudra parfois informer les enfants majeurs, voire obtenir une homologation du juge si des mineurs sont concernés.
Un acte juridique, pas un simple papier
Changer de régime, ce n’est pas un détail administratif. C’est une vraie décision juridique qui engage votre avenir financier et celui de votre famille. D’où l’intérêt d’être accompagné par un professionnel.
Un notaire pourra vous expliquer les implications légales, mais un conseiller en gestion de patrimoine pourra évaluer les impacts économiques et fiscaux, notamment si vous détenez une entreprise, un portefeuille d’investissement ou des biens immobiliers.
Se faire accompagner pour bien protéger son patrimoine
Si vous êtes client chez Belermain, vous avez accès à un conseiller dédié qui vous accompagne dans tous les moments clés de votre vie patrimoniale – y compris sur des sujets juridiques souvent négligés, comme le choix du régime matrimonial.
Votre conseiller dédié est formés en gestion de patrimoine et en ingénierie patrimoniale.
Son rôle est de vous aider à :
comprendre les implications patrimoniales de votre mariage ou remariage,
identifier le régime matrimonial le plus adapté à votre situation,
anticiper les conséquences fiscales et successorales,
protéger équitablement chaque membre de votre famille.
💡 Cet accompagnement est entièrement inclus pour nos clients. Pas de frais supplémentaires, pas de rendez-vous payants : votre conseiller est à vos côtés, en toute indépendance, pour vous aider à faire les bons choix au bon moment.
C’est aussi ça, la gestion sur mesure selon Belermain : un service à haute valeur ajoutée, pensé pour que vous n'ayez jamais à vous soucier de rien...
Conclusion
Se marier, ce n’est pas seulement une déclaration d’amour : c’est aussi un acte juridique à forte portée patrimoniale. En laissant l’État choisir pour vous, vous prenez le risque de vous retrouver, un jour, dans une situation profondément injuste – comme Nathalie.
Heureusement, il est tout à fait possible d’anticiper, de choisir un régime adapté, voire de le modifier en cours de route. Avec un accompagnement professionnel, vous pouvez faire de votre mariage une base solide pour construire sereinement votre avenir – amoureux et financier.